Randonnée dans les Cévennes avec S.
- adeuxpasdici
- 13 oct. 2016
- 5 min de lecture
C’était le premier weekend d’Octobre et sûrement le dernier weekend qui avait encore ce goût d’été. C’était en tout, 4 petits jours superbes pour randonner dans les Cévennes.

Mais tout n’a pas vraiment commencé comme prévu, car le samedi matin, quand le réveil sonne à 6h, c’est des trombes d’eau qu’on perçoit au dehors… La journée s’annonce humide. Et en effet, arrivées au Pont de Montvert, c’est un vrai temps d’automne pluvieux qui nous accueille. On change donc un peu nos plans pour cette journée. L’itinérance sera pour demain.
On commence à marcher en direction des sources du Tarn, on plonge dans les gorges après avoir affronté un troupeau de belles Aubrac, un peu méfiantes de voir deux randonneuses s’aventurer sur leur terre ! Les gorges sont sublimes, l’eau se faufile et se fraie un chemin à travers les gros blocs de granit, formant cascades, toboggans naturels, et vasques d’eau propice à la baignade… (en été !) La roche est glissante mais on s’ébahie comme des gamines devant cette jolie rivière. On remonte ensuite le flanc des gorges afin d’essayer de retrouver le chemin que nous étions sensées suivre. On grimpe jusqu’à atteindre la petite route. Et là, l’Averse, avec un grand A, la fameuse pluie Cévenole s’abat sur nous ! On court sur la route, on est trempées en 3 secondes chrono, on se marre comme des bossus en courant, et on fini par rejoindre la voiture au moment où la pluie se calme ! Gelées, on se change pour finir la visite des Cévennes pour l’après-midi… en voiture.
Voiture 1 # randonneuses 0 !
On vagabonde donc tout l’aprem entre plateaux granitiques du Mont Lozère, chaos rocheux, vastes étendues herbeuses, monts arrondis… on découvre le petit patrimoine Lozérien, fermes typiques, moulin, fameuse croix de Malte… Puis on poursuit l’après-midi chez nos deux Montvertipontins préférés, E. & C. On profite du chalet, de la terrasse baignée de soleil (tiens il est de sorti lui maintenant), de la vue dont on ne se lasse pas. On termine la soirée au resto après une petite visite bucolique du village. Comme à chaque fois que je suis venue, je suis sous le charme de cet endroit, et S. qui le découvre pour la première fois, l’est tout autant ! On repart du resto le ventre rond comme un ballon, E. nous a fait frétiller nos papilles !
Le lendemain, notre véritable itinérance commence ! Le soleil est encore bien timide quand on commence à marcher depuis Vialas, au col des Banettes. On profite d’une vue, bien que nuageuse, sur la jolie corniche des Cévennes. Le midi on a le droit à des petites gouttes de pluie pour nous embêter, et l’après midi on randonne essentiellement en forêt, on rattrape la draille du Languedoc avant de rejoindre plusieurs jolis hameaux construits en Granit. La lumière nous offre un beau spectacle tandis qu’on est sur les hauteurs du Pont de Montvert, au milieu des prairies et que notre regard porte loin sur les gorges du Tarn, les hauts plateaux des Causses et la vallée face à nous. On redescend alors dans le village, retrouver E. & C. qui vont encore une fois nous mettre les papilles en ébullition avec la multitude de plats, les 4 bouteilles de vin ouvertes pour nous (dont du Tokay de Hongrie !) et le dessert… On passe une très douce soirée, rêvant de plus en plus avec S. de poser définitivement nos valises dans ce petit coin de paradis ! Après tout, les rêves les plus fous commencent ainsi…
Le lundi matin, après un bon petit déjeuner, on commence la randonnée pas très tôt. Le ciel est limpide, quelle journée on s’apprête à vivre ! On laisse le Pont de Montvert derrière nous, remontant au Merlet. On s’émerveille devant chaque élément naturel qui nous offre un spectacle sublime à chaque pas : le ruisseau qui file à nos pieds, les majestueuses montagnes couvertes de blocs de granit, les sentiers si bucoliques… On s’arrête à chaque pas ou presque pour prendre des photos tellement cet endroit nous en met plein les yeux ! On pique nique au pied de la ferme de Granit Rose, avant de poursuivre en forêt, pour déboucher jusqu'à la ferme fortifiée de l'Aubaret. On cherche partout le panneau à vendre, car décidément c’est ici qu’on s’imagine couler des jours heureux. On traverse ensuite d’autres petits hameaux, tous plus beaux les uns que les autres, dont le photogénique village du coutelier avec ses brebis. On se croit complètement à l’autre bout du monde, c’est incroyable. Viennent ensuite les hautes prairies, recouvertes de genêts, habitées par quelques vaches. La vue s’étend alors tellement loin. La bas, à l’horizon, cette surface argentée, c’est la Méditerranée ! à l’Est, les Alpes, un peu plus proche, dominant la plaine tel le Mont Fuji, c’est le Mont Ventoux, et sous nos yeux, les Cévennes, toutes en douceur, à perte de vue. Le spectacle est à couper le souffle avec la lumière du soleil couchant. On entame alors la descente sur Genolhac, à travers les rochers, pour arriver à notre nouveau petit coin de paradis, au Mas Nouveau… On ne se refuse rien… On est tout simplement amoureuses du lieu, et comment ne pas l’être…
Le mardi matin, quand le réveil sonne, on sait que le programme n’est pas vraiment habituel. En effet, c’est un jacuzzi chaud et bouillonnant qui nous attend, quel bonheur, et quelle chance (on pense bien fort à nos collègues qui se lèvent pour partir travailler !) Après cette petite parenthèse magique, on profite d’un délicieux petit déjeuner, avant de commencer, bien tard, le début de notre randonnée, toute en montée. Arrivées en haut, on se rend compte qu’on n’a pas pris le bon chemin (pas une pour rattraper l’autre !!) mais on rejoint malgré tout le chemin au niveau des rochers de Trenze. On admire cet ensemble granitique d’exception, qu’on choisit comme spot de pique nique, on ne peut pas rêver mieux ! La vue est complètement folle ! On poursuit l’après midi par un chemin en balcon qui nous offre un panorama exceptionnel sur les rochers et la vallée. De là, on surprend même le brame du cerf à plusieurs reprises et on est comme des gamines d’entendre cela, car c’est la première fois et c’est drôlement impressionnant ! En fin d’après midi, on entame une longue redescente dans la vallée pour rejoindre Vialas. Mais le parcours est loin d’être terminé (alors qu’on s’imagine presque à la fin). Nous voila, remontant de l’autre côté de la vallée, pour rejoindre Souteyranne et son ambiance de schiste. La encore, il nous reste presque une heure de marche, en grimpant pour rejoindre le col des banettes. On a le droit à un magnifique coucher de soleil juste avant le col et on atteint la voiture alors que la nuit nous rattrape !
Quel parcours ! Nous en avons pris plein la vue, à chaque instant, profitant pleinement de la longueur des journées pour admirer chaque paysage et palper l’ambiance de cette vaste contrée si peu habitée. Nous avons beaucoup rêvé aussi pendant ce séjour en imaginant ce que pouvez être notre vie ici, nous avons ri et partagé nos bêtises de jeunesse. Et je suis particulièrement heureuse d’avoir trouvé en ma nouvelle collègue une partenaire d’aventures si chouette et qui partage avec moi ce petit grain de folie que j’aime tant.
J’espère qu’il y en aura d’autres.
Merci à S. pour tout ça, à E. & C. pour leur générosité infaillible, et à P. pour la conception de ce circuit d’exception…




















Initialement, pour cet article, je comptais faire court… Mais ce séjour était tellement féerique que c’était tout simplement impossible de ne pas retranscrire avec détails tous nos coups de cœur et notre amour pour ce coin de montagne.
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