Le Tour du Vignemale
- adeuxpasdici
- 25 sept. 2016
- 4 min de lecture
Tandis que la pluie laisse de fines gouttelettes sur les carreaux, je repense à cette très belle semaine qui se termine. Cette belle semaine de randonnée dans les Pyrénées avec V. & D.
Petit résumé de cette aventure…

C’est le dimanche soir qu’on se retrouve, à Tarbes, dans notre sublime chambre d’hôtel à la déco si personnalisée, tout comme on aime !
Notre première journée de randonnée commence le lendemain. Direction Gavarnie.
Depuis le cœur du cirque, on commence l’ascension d’une des parois par le sentier dit des « Echelles de Sarradets ». En fait, nulle échelle mais un sentier sportif à travers les rochers où l’on évolue plus ou moins à quatre pattes. Après quelques heures, on surplombe l’arrondi du cirque qui va se laisser doucement envahir par les nuages. On fini par lui tourner le dos pour atteindre le refuge des Sarradets, au pied de la Brèche de Roland. C’est au refuge qu’on élaborera la suite du programme, qu’on doit modifier faute de disponibilités dans les refuges Espagnols qu’on avait prévu de faire. Notre nouvel itinéraire sera donc le Tour du Vignemale, à cheval entre la France et l’Espagne, et on ne regrettera tellement pas, le hasard fait toujours si bien les choses…
Le lendemain, on grimpe jusqu’à la fameuse Brèche de Roland, qui marque la frontière. Au retour, dans la descente, on glisse à moitié sur les pierres enneigées, se tenant aux rochers et à la neige, aussi rassurés qu’un chat qui doit redescendre de son arbre et lorgnant les randonneurs qui cheminent facilement avec leurs crampons. Nos jambes se souviendront longtemps de cette descente qui nous valut de belles courbatures les jours suivants ! Après avoir atteint de nouveau le refuge, on poursuit notre route jusqu’au col de Boucharo, qui marque lui aussi la frontière avec l’Espagne. Sur toute cette partie de l’itinéraire, on vol au dessus des nuages avant de plonger dedans en arrivant en Espagne. On retrouve le soleil au niveau d’une jolie vallée verdoyante ou paissent quelques vaches, puis après 6heures de marche, on arrive à Bujaruelo où on profitera du seul refuge avec douche chaude.
Le Troisième jour, on longe la sublime vallée du Rio Ara, entre pâtures et rochers, cabanes et torrents, forêts et vallons, canyons et montagnes. On ne se lasse pas de ce paysage haut en couleur et très varié. En remontant le cours de la rivière, on arrive au pied du Cirque del Ara, avec ses roches rouges et violettes et on entame l’ascension de son versant Est, à travers rochers et éboulis pour atteindre le col des Oulettes à 2600m. Au sommet on aperçoit le joli refuge des Oulettes en contrebas. On l’atteint après une longue descente dans un éboulis, et après 7heures de marche cumulées. Le soir, on profite de la vue sur le somptueux cirque gris des Oulettes de Gaubes, son glacier et son ruisseau revigorant !
Le Quatrième jour, nous entreprenons une courte journée pour rejoindre le refuge de la vallée voisine à Beysselance, en incluant l’ascension du petit Vignemale à 3032m. Au sommet de celui-ci, on domine tout le massif. A perte de vue : Une multitude de pics acérés, certains enneigés, des lacs aux eaux profondes, des vallées par centaine, le regard porte mène jusqu’à la plaine de Tarbes au Nord… Et la haut, on profite de ce panorama, seuls au monde, sans une brise de vent. On fini par redescendre de l’autre côté pour rejoindre le refuge après 4h de marche, et on profite de cette grande après-midi pour bouquiner, jouer et profiter du plus haut refuge des Pyrénées, à 2650m d’altitude !
Pour notre cinquième et dernier jour, le ciel se couvre doucement de nuages cotonneux. C’est une longue étape de descente qui commence à travers les rochers, pour arriver au lac d’Ossoue et ses cascades, puis on poursuit dans la jolie vallée couverte de pelouses rases, paradis des vaches et des marmottes. On aura droit à quelques gouttes de pluie, histoire de ne pas avoir trainé le poncho pour rien dans le sac, avant d’arriver sur la première route goudronnée depuis une semaine. On termine après 5h30 à bonne allure, au village de Gavarnie, tandis que le tonnerre se fait entendre au loin.
Je place sans nul doute cette randonnée, dans le Top 5 de mes plus belles randonnées itinérantes.
C’est un parcours superbe, sauvage, exclusivement en haute montagne, où l’on ne traverse ni route, ni village, où nos seules rencontres sont les marmottes, les vaches, les isards et les rapaces (et l’ours de loin…), et quelques randonneurs chevronnés. C’est un itinéraire minéral, d’où jaillit l’eau par des cascades et des torrents, dans un environnement hostile à l’homme et donc tellement préservé. Ce sont des paysages très variés que l’on découvre, et des ambiances très différentes d’une vallée à l’autre. Ce sont des refuges souvent rustiques mais accueillants avec des gardiens à nos petits soins. C’est une randonnée où il faut savoir s’orienter car le balisage est souvent défectueux, notamment en Espagne.
Je me souviendrais longtemps de ces sentiers foulés et de l’immensité de ces montagnes. Je me souviendrais surtout de ces moments magiques passés à vos côtés, et je garde dans un coin de mon cœur, ces fous rires à n’en plus finir, du matin au soir, pour une poire au chocolat, un dessert tant attendu ou encore des selles oubliées. Merci pour tout, V. & D. c’était juste parfait.






















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