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Etre consomm'acteur

  • adeuxpasdici
  • 27 juin 2016
  • 6 min de lecture

Ce soir, c’est un post un peu différent que je vous propose, où la rando va se cacher le temps d’un article…


Depuis maintenant 10 mois, je me suis lancée un défi : Ne plus rien acheter en super marché.

Cette action, n’était rien d’autre que le prolongement d’une façon de vivre que je pratique depuis maintenant plusieurs années. Et plus le temps passe, plus mes goûts, mes envies et mes convictions s’affinent. Le boycott des super marchés n’était donc qu’un pas de plus, dans une prise de conscience générale, et surtout une volonté de consommer mieux.

Quand les gens me demandent pourquoi je fais ça, j’ai 5 raisons en particulier, qui par ordre d’importance sont :

  1. Manger local, bio et de qualité (donc favoriser le maintien d’une agriculture et d’une économie de proximité, saine et respectueuse de l’environnement et de ma santé, savoir ce que je mange).

  2. Respecter les saisons des fruits et légumes

  3. Limiter mes emballages et réduire mes déchets

  4. Arrêter d’acheter des cochonneries qui ne servent à rien, qu’on n’avait pas prévu d’acheter mais qui finissent par tomber dans le cadis parce qu’on va faire ses courses après le boulot alors qu’on crève la dalle.

  5. Dépenser moins et mieux


Manger bio, cela fait maintenant pas mal d’années que je me suis convertie. Mais j’avais besoin d’aller plus loin. En effet, depuis un moment, le bio de supermarché m’horripilait de plus en plus, surtout les fruits et légumes : encore plus d’emballages que les autres produits (pour ne pas se mélanger aux fruits/légumes classiques… Pour acheter 1kg de pommes, tu te retrouves avec presque autant d’emballages plastiques et cartonnés qui ne se recyclent même pas toujours entièrement…), et surtout des provenances quasi exclusives de l’étranger : l’Espagne pour le pays le plus proche, en passant par le Pérou ou Madagascar… ( à quoi cela sert t-il de produire bio si c’est pour augmenter 15 fois plus l’impact environnemental d’un produit à cause de son transport ?) La plupart du temps, ils ne s’avèrent pas de meilleure qualité que les légumes pris dans le rayon non bio d’à côté, pourrissent vite et pour couronner le tout, sont chers… Bref, je ne souhaitais plus contribuer à ce système, ce dictat du bio de supermarché à deux balles.

Bon en réalité, je n’ai jamais énormément acheté ainsi en supermarché, cela fait longtemps que je lui ai préféré les marchés voir les magasins bio spécialisés (même si là encore on retrouve parfois des caractéristiques similaires aux supermarchés classiques), mais disons qu’il y a 10 mois, j’ai dit officiellement « stop » au supermarché, stop aux petites courses pour dépanner le soir, stop aux parfois plus grandes courses pour faire les provisions pour l’hiver.

Et depuis ce moment là, je crois que j’ai contracté une certaine allergie aux supermarchés. Et quand je dois vraiment y aller, c’est un peu à reculons.

Certes, il y a certaines fois où je ne peux pas y échapper, un weekend ou une soirée entre amis improvisés et où il faut faire les courses en commun, une nécessité d’acheter un paquet de PQ ou des sacs poubelles, un besoin de crème fraiche pour ma recette et qu’il n’y a que carrefour d’ouvert. Mais depuis que je me suis lancée ce défi, je suis quand même capable de compter sur les doigts de la main le nombre de fois où j’ai du acheter en supermarché.

Je n’ai donc pas changé radicalement ma façon de consommer étant donné que j’achetais déjà la grande majorité de mes produits sur le marché ou en boutique de producteurs. Je connais très bien les producteurs chez qui j’achète mes aliments, pour certains, j’ai même visité leur exploitation et je pourrais me rendre sur leur stand les yeux fermés. Ils s’appellent Laure, Denis ou encore Guillaume. Ils ont les mains râpeuses et les ongles pleins de terre. Ils habitent dans les villages environnants. Ils ont toujours un grand sourire et un mot pour plaisanter. Ils produisent des légumes, des fruits, de la viande, du fromage… Ils ont de vieille cagettes en bois, usées jusqu’à la moelle, pour présenter leurs produits. Ils les connaissent sur le bout des doigts et ont toujours une idée de recette à conseiller. Le choix est parfois limité pour les légumes, surtout en plein mois de février. Ils ont des choux, des pommes de terre, des topinambours et des butternuts en hiver, des fraises, des radis, des salades et des tomates en été. Et on s’adapte au fil des saisons, on attend avec impatience le temps des cerises et des pêches au mois de juin, on apprécie les veloutés de potiron en hiver, qu’on agrémente de châtaigne en automne. C’est une façon aussi d’apprécier chaque saison à sa juste valeur.

Malgré tout ce que j’achetais déjà sur le marché, j’avais encore quelques mauvaises habitudes que j’ai du changer, trouver de nouveaux fournisseurs ou produire plus moi-même.

Depuis toujours j’aime cuisiner des gâteaux, j’ai donc continué et arrêter entièrement d’acheter des boites de gâteaux en supermarché. Depuis plusieurs années maintenant, je fais mes yaourts, j’ai donc continué en achetant mon lait frais entier au marché et les ferments lactiques en laiterie par le biais de D. Il y a 4 choses que je continuais à acheter en supermarché et que j’ai pu changer : les aliments pour le petit déjeuner, le chocolat, les produits d’hygiène et l’alcool.

  • Depuis plusieurs mois, je refais mes pains avec ma machine à pain et je me régale tous les matins avec mes tartines maison. Tout bête mais le tout était de s’y remettre !

  • Le chocolat… ah ça c’était un sacré problème pour moi, la pire gourmande de chocolat qui existe. Ne plus pouvoir acheter une tablette de Milka, non mais qu’est ce que je m’inflige ce coup ci ! Et puis j’ai rencontré E. qui m’a appris à faire mon propre chocolat, et là ça a été la révélation ! Je devenais chocolatière, les vaches violettes n’avaient plus qu’à bien se tenir ! Armée de mon chocolat de couverture que je récupère en boutique spécialisé, je connais maintenant bien les techniques pour obtenir un superbe chocolat goûtu, brillant et onctueux, après en avoir répété les gestes à plusieurs reprises. Le seul problème : il faut le manger rapidement, comme il n’y a pas de conservateurs… haha, tu parles d’un problème !

  • Les produits d’hygiènes maintenant : par la j’entends savon, shampoing, protections féminines… (Il faut dire que je suis une fille qui a encore moins de produits de beauté qu’un mec, donc je me contente de peu, la seule crème que j’ai dans ma salle de bain étant de la crème solaire !) : Depuis quelques années, je suis fidèle, pour la douche et les mains, aux savons les plus doux et bio que je connaisse, ceux de Cécilie des Belles de savons. Pour le shampoing, déodorant, protections… j’ai découvert depuis peu le site Lamazuna qui conçoit shampoing solide, coupe menstruelle bio et écolo… Depuis que j’ai testé, je suis adepte ! (Seul bémol, je dois me faire livrer depuis la région Parisienne mais je n’ai pas trouvé mieux et plus proche pour l’instant).

  • Enfin l’alcool, ça peut paraitre bête, mais c’était sacrément embêtant… mais finalement j’ai trouvé pas mal d’alternatives qui me permettent de survivre ! Tout d’abord la bière locale, que je peux acheter en boutique de producteurs, délicieuse et avec pleins de saveurs différentes. Ensuite le vin, le bon vin que j’apprécie beaucoup avec un bon repas (je reste une bonne vivante et la pire des gourmandes), j’ai pris l’habitude de l’acheter soit dans ma fidèle boutique de producteurs, soit de l’acheter directement aux vignerons dès que j’étais dans une autre région. J’ai donc maintenant dans ma cave, du vin de Loire, du côte du Rhône, du Languedoc, du vin des Cévennes… et une future excursion vers Bordeaux devrait me permettre de continuer à alimenter mes provisions ! Et pour les autres alcools, c’est un peu la même chose, j’en ramène en souvenir à chaque pérégrination : du Muscat de Frontignan le weekend dernier, du Guignolet de Haute Saône lors de mon réveillon la bas, du pineau des Charentes lors d’un salon consacré, des bouteilles de Porto lors de mon dernier voyage au Portugal, du Birlou dans des boutiques de production d’Auvergne… Bref, mes provisions d’alcool n’ont jamais été aussi bien remplies que depuis que je ne les achète plus en supermarché Et dorénavant on boit de qualité chez moi !

Je me sens bien et en harmonie avec cette façon de consommer. Chaque avancée est pour moi un pas en avant, et aujourd’hui je me rends compte que je serai incapable de revenir en arrière et de repasser à une consommation industrielle…

Et je me fiche bien de passer pour un (gentil) extra terrestre aux yeux de certains.

Mon objectif ultime et fantasmé est un jour d’arriver à l’auto production voir à l’autosuffisance. Et même si on n’en est pas encore là, c’est ce vers quoi j’aimerais tendre à l’avenir, quand les conditions seront réunies (terrain, outils, apprentissage des techniques de permaculture…)

Que serait la vie sans de nouveaux défis ?


(Photo : Mon frère, Supercarotte lors de la course l'Infernale, autre locabiovore convaincu de la famille)


 
 
 

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